L’Arbre de l’Arganier au Maroc : Un Patrimoine Menacé

L’arganier, arbre emblématique du Maroc, est bien plus qu’une simple source d’huile précieuse. Il est un symbole de résilience et un pilier de l’écosystème marocain. Pourtant, cet arbre majestueux est aujourd’hui menacé, et sa survie dépend de nos actions pour le protéger.

Un Patrimoine Culturel en Péril

En 2014, l’Unesco a inscrit les pratiques et savoir-faire liés à l’arganier sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Cette reconnaissance souligne l’importance de l’arganier dans la culture et l’économie marocaines. Cependant, cet arbre, qui peut vivre jusqu’à 200 ans, est de plus en plus vulnérable face à la sécheresse récurrente et au stress hydrique chronique. En l’espace de cinquante ans, la densité des arganeraies au Maroc est passée de 100 arbres par hectare à seulement 30 arbres par hectare. Cette réduction alarmante s’accompagne d’une perte annuelle moyenne de 600 hectares de terres couvertes par l’arganier. Plusieurs facteurs expliquent cette tendance, notamment l’expansion urbaine et l’utilisation des terres arganières pour des cultures inadaptées, souvent plus gourmandes en eau, comme le maraîchage ou les fruits rouges.

Un Rempart Contre la Désertification

L’arganier joue un rôle crucial dans la lutte contre la désertification, en particulier dans les régions arides et semi-arides du Maroc. Cet arbre ligneux protège le sol contre l’érosion éolienne et le ruissellement, favorisant ainsi l’infiltration des eaux de pluie qui alimentent les nappes phréatiques. En bordant les régions côtières du Maroc, de Tiznit à Essaouira, l’arganier forme une barrière naturelle contre l’avancée du désert, préservant ainsi des millions d’hectares de terres.
L’importance écologique de l’arganier est telle que l’Unesco a classé l’arganeraie marocaine comme Réserve de biosphère en 1999. Cet écosystème unique est indispensable à la conservation des sols et des zones de pâturage, offrant un abri à près de deux millions de ruminants.